• Si un directeur me posait la question de l'utilisation du numérique en classe, quelle serait ma réponse ?

    Pour moi, le numérique a sa place dans une classe d’école primaire. Mon travail sera argumenté au travers de différents outils, conférences, articles consultés tout au long de cette année de formation.

    Arguments pour le numérique en classe

                    Premièrement, l’école doit s’adapter au monde extérieur. Comme le dis Nancy Brousseau dans sa conférence « L’école de demain », il y a un décalage entre la connectivité du monde et la déconnectivité de l’école. En effet, les enfants que nous avons dans nos classes n’ont jamais connu un monde sans Internet, sans numérique. Demander aux enfants de ne pas utiliser d’outils numériques en classe n’a pas de sens pour eux puisqu’en dehors, on les utilise sans cesse que ce soit pour se rappeler une règle d’orthographe, rechercher une information, s’instruire…                                                                                                                                                                                               Comme le dis Michel Serre (philosophe, historien des sciences et écrivain français) dans « Petite Poucette », nous sommes entrés dans un nouveau monde grâce aux nouvelles technologies. Il y a donc une obsolescence de l’ancien monde. Tout comme il y a des centaines d’années, les hommes sont passés à l’écriture puis à l’imprimerie, nous, nous sommes entrés dans un monde connecté. Pourquoi donc le monde évolue et pas l’école…                                       Et, selon François Taddei, chercheur en éducation et docteur honoris causa de l’UCL, le monde connait d’énormes révolutions technologiques (intelligence artificielle, modification de l’ADN…). Cela nous oblige à apprendre différemment car si l’école nous enseigne ce que les robots sont capables de faire, ils nous remplaceront très vite. L’école doit donc revoir son enseignement pour permettre de développer des compétences qui sont propres à l’être humain et donc inaccessibles aux machines. Par-là, on entend les capacités à coopérer, être créatif, s’entraider, se connaitre soi-même, favoriser l’intelligence collective (réfléchir ensemble) …

                    En deuxième lieu, le numérique rend les enfants actifs. Pourtant, beaucoup de détracteurs ont tendance à dire qu’être devant un écran ne permet pas à un enfant d’être actif mais le rend au contraire passif. Reprenons les paroles de Michel Serre qui nous explique la différence entre les anciens médias (TV) et les nouveaux médias (PC, tablette…). En effet, devant la télévision, nous sommes en position passive, nous recevons l’information. Tandis que face aux nouvelles technologies, nous sommes en position active. Face à l’écran, nous réagissons aux informations. Actuellement, tous les savoirs sont accessibles sur Internet. Donner de la matière à un enfant afin qu’il l’étudie par cœur n’a pas de sens pour lui et cela ne permet pas d’être actif au sein de son apprentissage. En utilisant les nouvelles technologies au centre de l’apprentissage de l’enfant (rechercher une information, être critique, disposer d’outils lors d’un exercice ou d’une évaluation…), il sera davantage actif.                                                                                  L’outil informatique donne également un regain de motivation à l’enfant. En effet, il connait cet outil et sait le maitriser, l’élève est donc engagé dans son apprentissage. Pour Philippe Van Ophem (fondateur d’Educit, asbl favorisant le numérique dans les classes), l’utilisation de médias fait comprendre aux jeunes qu’il est possible d’utiliser le numérique de manière intelligente et intéressante.

                    L’outil numérique donne lieu à une variété de services. Il est possible de l’utiliser comme outil de différenciation. Il est vrai que l’apprentissage est un processus collectif. Il ne faut pas laisser l’enfant seul devant son écran sous prétexte qu’il doit être acteur de son apprentissage comme nous l’indique Nico Hirtt (président de l’APED). Mais, il est donc tout-à-fait concevable de travailler en collaboration grâce au numérique (construction d’une scénette, d’une interview, recherche et création d’un diaporama à présenter en groupe…).   

                    De plus, selon le modèle SAMR de Ruben Puentedura, l’utilisation d’outils numériques n’est pas le fait d’en utiliser à tout prix mais d’engager l’élève dans son apprentissage. À travers son modèle, il nous fait comprendre que le but des TIC est d’utiliser un outil plus efficace pour faire la même tâche qu’avant mais également pour réaliser de nouvelles tâches qu’il était impossible de faire avant.

                    Enfin, actuellement le coût des outils numériques n’est plus un frein pour l’école grâce aux différents projets existants comme « Écoles numériques ».

     

     

    Arguments contre le numérique en classe

                     L’utilisation d’outils numériques n’a pas que des répercussions positives. Il faut prendre en compte que son impact sur l’environnement est loin d’être négligeable. Si on compte une tablette par enfant, cela multiplie la demande en métaux rares et l’impact de CO2 comme nous le dénonce Nico Hirtt.                                                                                    On oublie souvent que l’utilisation d’outils numériques à long terme à un impact sur notre santé. Ce n’est peut-être pas prouvé, mais certains nous indiquent que l’exposition aux ondes Wi-Fi augmenterait les chances d’avoir un cancer. Sans compter l’exposition des yeux à la lumière bleue qui n’a pas que des effets positifs.

                    Actuellement, beaucoup d’enseignants ne maitrisent pas suffisamment l’outil numérique, par manque de formation, d’informations ou par peur du changement. Ceux-ci sont perdus quant à manipulation des outils numériques à des fins pédagogiques. Une solution serait de faire des formations concrètes où les enseignants pourraient tester et comprendre le fonctionnement des outils et d’avoir un représentant du numérique dans l’école afin de régler les soucis rencontrés par les instituteurs.

                    En conclusion, le numérique est une nouvelle porte d’entrée de l’école sur le monde. Malgré quelques inconvénients non négligeables, l’outil numérique présente des pistes de solutions pour les enfants comme pour les instituteurs. Il est un atout pour l’école. L’outil numérique a bel et bien sa place au sein des établissements scolaires.

     


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